Championnat du monde de judo 2013 des français

Un bilan satisfaisant pour le judo français.

Les judokas tricolores ont le vent en poupe.
Avant le début des championnats du monde de judo à Rio du 26 août au 1er septembre 2013, les ambitions des combattants français étaient légitimes, au vu des résultats enregistrés lors des compétitions précédentes. Pourtant, comme à chaque fois, il y a eu des déceptions, des bonnes surprises, et des confirmations.
Laetitia Payet, qui ouvre le bal en -48kg, peut avoir quelques prétentions au niveau mondial, après avoir décroché une médaille de bronze aux championnats d’Europe en 2012. La mission s’avère compliquée, mais tout le monde sait que le sport réserve son lot de surprises.

Dans la catégorie des -52kg, Priscilla Gneto, pourtant auréolée de sa médaille de bronze aux Jeux Olympiques de Londres en 2012, arrive avec des ambitions réduites en raison d’une blessure au genou qui l’handicape depuis plusieurs semaines. Les chances de médailles semblent minimes.

Une bonne chance de médaille, c’est David Larose. Médaillé aux championnats d’Europe cette année, vainqueur des tournois de Paris 2012 et 2013, il reste une des valeurs sûres du judo français. A moins que son compatriote Dimitri Dragin ne vienne lui voler la vedette.

En -57kg, il faudra compter avec Automne Pavia. La jeune combattante a soif de victoires. Avec son palmarès étoffé de médaillée de bronze à Londres, de championne d’Europe à Budapest en 2013, elle a également remporté les tournois de Paris et de Düsseldorf. Favorite, elle l’est indiscutablement, mais il faut concrétiser.

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Source de l’image : https://www.facebook.com/ffjudo

Chez les garçons, en -73kg, c’est toujours un plaisir de voir combattre Ugo Legrand. Le médaillé de bronze de Londres veut démontrer qu’il a progressé, malgré un début de saison catastrophique. Une saine concurrence l’oppose à son compère Pierre Duprat, médaille de bronze aux derniers championnats d’Europe.

S’il est une catégorie où la finale pourrait être 100% française, c’est bien celle des -63kg chez les féminines. Un duel fratricide oppose depuis quelques mois déjà Gévrise Emane, la tenante du titre, médaillée olympique, à Clarisse Abgegnenou, auréolée du titre européen, après avoir remporté le tournoi de Paris.

En -81kg, le garçon à surveiller, c’est Loïc Pietri. Cinquième des championnats du monde en 2011 à Paris, le champion du monde juniors 2009 a énormément progressé. Alain Schmitt, dans une moindre mesure, pourrait aller disputer une place d’honneur.

Les espoirs des -70kg reposent sur les épaules solides de Lucie Décosse. Pour ses derniers mondiaux, la championne olympique en titre a encore soif de victoires. Même si elle sait que ce ne sera pas facile, elle aimerait bien accrocher un quatrième titre mondial à son palmarès.

Malgré un début de saison plutôt décevant, il ne faut pas enterrer Audrey Tcheuméo trop tôt. La championne du monde 2011 et médaillée olympique à Londres, chez les -78kg, a promis de répondre présente au rendez-vous de Rio. Et ce en dépit de la présence d’une rivale redoutable dans les rangs français, en la personne de Lucie Louette, championne d’Europe en titre, vainqueur du tournoi de Paris.

En -90kg, Ludovic Gobert défendra crânement ses chances face aux meilleurs mondiaux de la catégorie. A 28 ans, ce sont ses premiers championnats du monde. Les pronostics ne sont pas en sa faveur, mais qui sait, sur un coup de poker gagnant.

Cyrille Maret défendra les chances françaises en -100kg. Troisième du tournoi de Paris, ainsi que des championnats d’Europe en avril 2013, il a également remporté le tournoi de Düsseldorf. Une bonne manière de s’ouvrir l’appétit avant les championnats du monde.

Chez les filles, en +78kg, Emilie Andéol aura fort à faire. Médaillée de bronze aux championnats d’Europe à Budapest, elle a montré qu’elle était présente. Même si elle est parfaitement consciente qu’il y aura de sacrées clientes pour le titre.

Et puis, si tout se passe bien, le bouquet final sera le sixième sacre de Teddy Riner en +100kg. Même s’il a eu pas mal de pépins physiques cette année, le colosse s’est préparé. Ce qui est certain, c’est qu’il montera sur le tatami pour gagner.

Ensuite, les équipes féminines et masculines tenteront de réitérer l’exploit des championnats du monde 2011 à Paris, en remportant les deux titres. Les filles, vice-championnes d’Europe semblent avoir plus de chances que les garçons.

Des sourires et des larmes

Dans l’ensemble, les championnats du monde de Rio 2013 ne se sont pas si mal passés pour les français et françaises engagés. Même s’il y a eu des désillusions, de vraies déceptions, il y a eu de vraies belles surprises.

Laetitia Payet en individuel, Priscilla Gneto, et surtout Automne Pavia, dans les plus petites catégories, ne sont pas parvenues à accrocher le moindre podium. Pas mieux pour David Larose sur les épaules duquel reposaient de bons espoirs. La loi du sport est ainsi faite, impitoyable.

Gévrise Emane en individuel et par équipe, avec ses copines Laetitia Payet, Clarisse Abgegnenou, et Lucie Louette, ainsi qu’Alain Schmitt et Audrey Tcheuméo ont su tirer leur épingle du jeu pour remporter une belle médaille de bronze.

Clarisse Abgegnenou, dans sa catégorie, et Ugo Legrand se sont hissés sur la deuxième marche du podium. Le duel entre Clarisse et Gévrise a bien eu lieu. Malheureusement, c’était avant la finale. Finalement, les deux filles sont tout de même médaillées.

Le coup de tonnerre est venu d’un garçon que l’on n’attendait pas forcément à ce niveau. Loïc Pietri a forcé le respect en venant à bout, en finale, du solide géorgien archi-favori de la catégorie des -81kg. A 23 ans, il confirme tout le bien qu’on pensait de lui.

Lorsque la finale des +100kg s’est profilée à l’horizon, on a vu de nouveau un Teddy Riner dominateur. Il n’a laissé aucune chance à ses adversaires pour affronter en finale le brésilien, numéro un mondial de la catégorie. Le choc a été à la hauteur de l’évènement. A la fin, c’est toujours Teddy qui gagne.

Par équipe, si les filles ont réussi à accrocher in-extremis une médaille de bronze, les garçons sont sortis prématurément du tournoi. Leurs adversaires du jour, les géorgiens, étaient plus forts, tout simplement. Ce ne sera que partie remise.

Au chapitre des immenses déceptions, on peut juste regretter que la carrière de Lucie Décosse s’achève sur un échec. Tout le monde aurait aimé voir cette grande dame du judo monter une dernière fois sur le podium. Il faut saluer son parcours exceptionnel, avec un palmarès riche.

Un bon cru

Ces championnats du monde, qui viennent de se terminer, laissent malgré tout aux dirigeants du judo français un goût d’inachevé. Les combattants, hommes et femmes, ont fait honneur à leur sport, en allant au bout d’eux-mêmes.

Le code moral de ce sport demande à ses pratiquants de respecter certaines valeurs. L’humilité en fait partie. Ils auront donc à cœur, toutes et tous, de travailler encore plus dur pour faire mieux la prochaine fois.

Ne boudons cependant pas notre plaisir. Nos champions repartent du Brésil avec une belle moisson de médailles, dont se satisferait bon nombre d’autres disciplines sportives. Il ne faut cependant pas se reposer sur ses lauriers. Les prochaines échéances vont arriver vite.

 

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